Carré effilé, flou, géométrique comme celui de LOUISE BROOKS; mini vague, cheveux courts stylisés épis façon punkette....voilà à quoi ressemblait le coup de ciseaux de 1983.
Evoquer JACQUES DESSANGE c'est réveiller ma mémoire cinématographique: son salon de coiffure situé tour Montparnasse est lié au destin de POMME, apprentie coiffeuse effacée, amoureuse, elle traverse le film de CLAUDE GORETTA enveloppée dans son duffle-coat marine, prend l'air de Cabourg dans le voile de coton d'une jupe ample, s'habille de liberty,illumine l'écran de sa chevelure fauve.
J'aimerais rendre un hommage vibrant à ces mains discrètes gantées de bulles de shampoing qui s'affairent derrière les bacs, caressent notre cuir chevelu, font mousser des baumes capillaires aux senteurs de guimauve, veillent maternellement sur la température de l'eau, nous enrubannent la tête d'un drap de bain d'une blancheur de neige et nous remettent, le cheveu sain, brillant et parfumé entre les mains de notre coiffeur.